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Montreal Escorts

Un pas en avant... Décriminaliser la prostitution

amelie

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Jun 10, 2006
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Articles touchant à la prostitution

http://www.radio-canada.ca/nouvelle...ntario/2007/03/21/006-cour-prostitution.shtml

Ça dit pas grand chose mais quand même!

«Les avocats indiquent que leur contestation judiciaire est motivée en partie par la cause de Robert Pickton, qui est accusé d'avoir tué des dizaines de prostituées de Vancouver. Les travailleuses du sexe veulent éviter un autre massacre du genre.»

Il fallait que notre vie soi en danger...


Et aussi des vidéos sur le site de Stella avec ONF...

http://citoyen.onf.ca/onf/info?aid=8582&atid=1
 
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amelie

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Jun 10, 2006
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Et ensuite on recule...


Non à la décriminalisation

http://www.radio-canada.ca/regions/colombie-britannique/2007/04/19/001-vancouvers-prostitution.shtml

Le gouvernement conservateur de Stephen Harper n'a aucunement
l'intention de décriminaliser la prostitution.

Le ministre fédéral de la Justice, Rob Nicholson, refuse d'apporter des
changements au Code criminel concernant les travailleurs du sexe, même
si une étude menée par un comité parlementaire soutient que des
changements seraient nécessaires.

Jen Clamen, coordonnatrice pour l'organisme Stella qui appuie les
travailleuses du sexe à Montréal, n'est pas surprise de la position du
Parti conservateur du Canada face à la prostitution.

« Le problème est que le gouvernement conservateur n'a pas écouté les
travailleuses du sexe qui avaient besoin de droits et de lois »
explique-t-elle avec déception.

Pour Mme Clamen, le débat sur la prostitution va bien au-delà de la
décriminalisation. Il s'agit plutôt d'un débat sur les droits humains.

« Puisque tout ce qui entoure l'industrie du sexe est illégal, les
prostituées n'ont pas de recours en cas d'urgence et par peur d'être
arrêtées, elles gardent souvent le silence. Une prostituée ne peut pas
téléphoner à la police, car elle est considérée comme une criminelle. »

Jen Clamen n'est pas la seule à reprocher aux conservateurs d'adopter la
mauvaise attitude envers la prostitution.

Libby Davies, député néo-démocrate pour Vancouver-Est partage les propos
de Mme Clamen et craint même de voir apparaître des lois encore plus
strictes sous le gouvernement de Stephen Harper.

Pour elle, les lois actuelles sont inefficaces et même dangereuses pour
les travailleuses du sexe.

---------------

Ps. si jamais il y aurait ici des filles qui veulent s'impliquer dans le mouvement Stella, vous êtes les bienvenues, à ce que j'ai cru comprendre ils ont besoin de relève, pour faire avancer la cause. Excusez-moi de vous exclurent les gars... J'en connais pas encore assez sur vos possibilités... à nous aider.
 
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z/m(Ret)

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Feb 28, 2007
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traveller_76 said:
La question est à savoir si c'est vraiment le rôle de l'école de faire ce genre d'éducation... Moi personellement, je le crois, mais je suis biaisée par mon expérience c'est sur. J'ai toujours dis "non à la drogue" avec les clients...
La première responsabilité revient aux parents, encore faudrait-il qu'ils soient eux-mêmes équipés pour prodiguer un enseignement adéquat, et pour cela je verrai d'un bon oeil une participation soutenue de l'école.

Qu'on ne se trompe pas: enfants et ados souhaitent être encadrés. Les parents, pris dans le tourbillon quotidien garderie, école, boulot, devoirs et vaisselle aux petites heures, ayant plus ou moins renoncé à ce mandat et les écoles - débordées, sous-financées - à qui désormais la tâche incombe, les enfants sont trop souvent laissés à eux-mêmes et trouvent ailleurs l'encandrement dont ils ont tant besoin: les amis, la rue, les gangs et, s'ils tombent mal et sont particulièrement vulnérables, les prédateurs de tout acabit...

L'environnement des enfants étant en complexification croissante (l'internet seul leur ouvre un monde de possibilités), les stimulis se multipliant, je ne peux croire en une éducation adéquate que si tout le monde y participe: parents, écoles, gouvernements, l'Église s'il le faut...
 

z/m(Ret)

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Feb 28, 2007
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Décriminalisation

Je ne parviendrai décidément jamais à avoir une idée tranchée sur cette question parce que, chaque fois que quelqu'un aborde le sujet, je suis frappé par deux logiques contradictoires.

La première, souhaitant la décriminalisation, a été maintes fois évoquée ici même et est assez convaincante pour qu'on y sourscrive d'emblée.

La seconde est plus difficile et contredit la première. Pour des raisons qui ne sont pas ésotériques parce qu'on en parle un peu partout, je serais d'avis qu'on criminalise, non pas la prostituée, mais bien le client. Plus profondément, je me pose toujours la question: est-ce que faciliter le commerce de la prostitution (en allégeant les lois ou, du moins, leurs applications) ne reviendrait pas, collectivement, à se décharger d'un grave impair causé aux femmes, lequel les tenait, pendant la plus longue période de notre histoire, pour "inférieures" aux hommes? N'est-ce pas tant autant admettre qu'il existe moins d'opportunités de carrière pour les femmes qu'il en existe pour les hommes? Et, le plus important, n'est-ce pas se libérer, en tant que société, du travail qu'il reste à faire pour remettre les pendules à l'heure, c'est-à-dire mettre en place toutes les conditions nécessaires pour que les femmes aient accès, tout comme les hommes, aux plus hautes fonctions de la société?
 

metoo4

I am me, too!
Mar 27, 2004
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If only I knew...
Faut pas oublier que la prostitution à toujours existée et qu'elle existera toujours, peu importe quelle lois pourraient être votées, peu importe à quel point punitives elles seront. Les lois criminalisant soit le client, soit la prostituée, soit le tout, ne feront que repousser la situation sous le tapis et attirer des "mauvais esprits" en plus grand nombre.

Le but d'une décriminalisation ou légalisation serait de permettre que ce type de commerce puisse se vivre au grand jour, au même titre qu'un service de traiteur en restauration ou autres entreprise de services. Il y aura sans doute toujours beaucoup de "undercover" mais au moins, ceux qui pratiquent au grand jour auront une protection légale et une certaine reconnaissance. Il y a 50 ans, même les "croque mort" étaient mal vu!

La stigmatisation du métier de prostitué ne disparaitera pas le lendemain d'un changement à la loi, c'est certain. Comme tout changement de société important, c'est plate à dire mais, tant et aussi longtemps que la génération ayant voté le changement, ainsi que celles qui ont vécues ou a été éduquées selon les normes stigmatisant la prostitution seront vivantes, on ne peut espérer de gros changements. Ceci comprends la génération précédente, celle qui aura changé les lois et possiblement la suivante. C'est long, environ 60 ans peut-être? Mais c'est ainsi.

Regardez seulement la tolérence envers les noirs: Mes arrière grand parents étaient racistes et ne voyaient rien de mal à celà, mes grands parents étaient de la génération qui a voté les lois anti-racismes, mes parents avaient toujours des préjugés mais n'étaient pas raciste pur et dur, et moi, je ne me considère aucunement raciste.

L'évolution des mentalités est un long processus.
 

z/m(Ret)

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Feb 28, 2007
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metoo4 said:
Faut pas oublier que la prostitution à toujours existée et qu'elle existera toujours, peu importe quelle lois pourraient être votées, peu importe à quel point punitives elles seront(..)
En fait, non, elle n'a pas toujours existé. Sous la forme que l'on connaît actuellement, la prostitution est un phénomène relativement récent. J'apporte seulement cette précision pour faire valoir que la prostitution n'est pas - je dirais - une valeur intrinsèque des femmes, ce que l'expression "le plus vieux métier du monde" suggère trop fortement à mon goût.

Ceci dit, je ne discrédite aucunement les arguments servis généralement pour justifier la décriminalisation: je les pondère avec une considération d'ordre historique, laquelle a longtemps relegué les femmes à divers rôles subalternes: moins éduquées, moins payées, etc...

Au niveau du désir aussi: on a longtemps seulement reconnu celui des hommes et, de fait, une culture du désir masculin dans laquelle les femmes tenaient au mieux un rôle d'exutoire, a dominé le paysage social, ici comme ailleurs.

La prostituée ne porte-t-elle pas encore en elle tout le lot de ces disparités? N'en est-elle pas le symptôme? J'ai encore du mal à croire que la prostituée - pas nécessairement celle d'occasion - mais l'autre, celle qui vit du fruit de son travail, en soit une par "libre choix" et qu'aucune force déterminante (notamment économique) n'entre en jeu.
 
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z/m(Ret)

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Feb 28, 2007
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Elizabeth said:
Ziggy, est-ce qu'une force économique n'entre pas en jeu dans le choix de n'importe quel métier?

Sinon, je suis d'accord avec toi que la prostitution met évidemment l'emphase sur le plaisir des hommes. Normal puisque majoritairement, ce sont eux les clients. Mais quel plaisir de constater que pour plusieurs d'entre eux, la satisfaction des escortes qu'ils rencontrent est elle aussi importante. En était-il ainsi il y a 10-20-30 ans? J'ai tendance à en douter. Peut-être que les mentalités changent tranquillement, après tout.
Mon intervention demandait à être entendue dans un contexte historique plus large. Qu'on parle de littérature, de traité de philosophie, de conversation de café, bref de toute manifestation du discours social dans une région et une période données, le "désir" a presque toujours été l'apanage des hommes: il fut, ici comme ailleurs et pendant très longtemps résolument masculin, la femme y faisant figure d'"objet", interdite de désir.

Or, depuis au moins l'avènement du féminisme, un changement marquant s'opère au niveau du discours social: apparaît dans les représentations du sexe le désir féminin et la femme comme entité désirante (et non plus seulement l'objet du désir). J'insiste sur la forme de "opérer" que je conjugue au présent à dessein: le changement est en voie d'être complété, il ne l'est pas complètement, il demeure un processus et non pas un fait accompli. Et, donc, tandis que les discours se modifient pour donner sa place à la sexualité féminine, de vieux relents, vestiges de l'ancien discours, s'immiscent dans le discours d'aujourd'hui. D'ou' la présence encore très marquée dans le discours social actuel, de la femme-objet et, peut-être aussi la prostitution. On progresse dans un sens égalitaire des sexes mais demeure encore la marque des vieux discours inégalitaires.

Que le client d'aujourd'hui soit plus attentif au désir féminin serait sans doute une marque de progrès si on était en mesure de mesurer tout cela. Ceci dit, je crois que la question demeure: la prostitution demeure-t-elle un vestige archaique des vieilles inégalités entre hommes et femmes?

Pour ce qui a trait aux forces déterminantes de l'économie sur le choix de n'importe quel métier, il faut comprendre que, malgré tous les progrès réalisés grâce à la mobilisation des travailleuses du sexe et des autres intervenants pour établir des conditions de travail acceptables, la prostitution n'est toujours pas reconnue comme un "métier". Elle demeure encore fortement stigmatisée (pardonnez-moi l'anglicisme) et encore trop liée à des force économiques occultes. Dans un tel contexte, je doute très fortement, qu'une femme accepte de se marginaliser ainsi par libre-choix. Qu'on se comprenne: à moins d'y être forcée par un proxénète, les femmes choisissent d'une certaine manière de devenir des prostituées mais ce choix - j'en suis assez convaincu - pour une grande partie d'entre elles, en est un de dernier recours, souvent lié au désespoir économique (qui, encore aujourd'hui, frappe plus durement les femmes que les hommes).
 
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amelie

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Jun 10, 2006
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En ce moment je me permet de vous rappelez que vous faites affaire avec des crimiellis au nom de la loi... Elle ne les pas citer en tant que tel... mais les lois autour la rendent illégale... T`as pas le droit d`en vivre... ect...

En tout cas, moi j`ai décidé cette année de plus m`impliquer au sein de Stella... Je ferais ma part de cette façon.

Sinon je tenais à vous redonner ce lien...
https://merb.cc/vbulletin/showthread.php?t=19789

la différence en légalisation et décriminalisation...

Oui ça peut-être été un dernier recours... mais j`aurais bien pu choisir de vivre plus modestement... je ne l`es pas fait... et si je n`avais pas aimé ça je ne serais déjà plus là... Dans mon cas c`est ce qui est un peu mon problème... Car j`aime faire tripper les gars... Moi, je bâtis des cathédrale!

J`ai pas eu le temps de tout lire... je pensais même que le sujet ne vous intéressaient pas...

------------------
T76... moi j`ai eu la chance comparé à ce que j`ai pu lire de ton expérience de tomber sur une bonne agence pour ma première expérience. J`avoue que tu as l`air a en avoir gros sur le coeur et c`est très compréhensible. J`en ai souvent entendu des vertes et des pas mures... je sais pas si tu étais dans le out call... mais bon, les pires histoire que j`ai entendu était très souvent en out call. Merci je suis contente de te lire et en même temps triste que Stella ne t`es pas plus écouté... Et même que je ne comprends pas trop. Mais bon je connais pas toute l`histoire.

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Question budget... Saviez vous qu`il y a eu un temps ou les policiers... qui avait un budget X à utiliser pour la répression... je sais pas si c`est le bon mot... C`était un Non à la solicitation... Donc le budget n`avait pas été utiliser au complet et comme l`année ce terminait il devait justifier leur dépense, alors des arrestations massive de prostituée de la rue on été effectué dans se même mois... faudrait que je cherche sur le net, je suis sûre que je peux trouver un article là dessus. Mais bon c`était devenu les policiers qui solicitait les filles pour les coincer... La fille a fini son shift... elle s`en va chez elle... pis le policier... ayoe dont une petite vite... ça va se faire vite vite... bon ok... et vlan dans les dents... tu te fais ramasser... Tout ça juste pour justifier leur budget et qu`il soit aussi gros pour l`an prochain... Non mais, come on! Je paye pour ça moi?

http://www.chezstella.org/stella/?q=sollicitation

http://dsp-psd.communication.gc.ca/Pilot/LoPBdP/CIR/822-f.htm
 
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amelie

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Jun 10, 2006
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Dans mon cas, c'est les clubs échangiste qui m'ont mener à la prostitution... Mais d'autre élément et réflexion aussi... ce n'est pas la seule. J'ai été un an a réfléchir sur le sujet avant de me lancer. Aussi j'ai 30 ans... Et mes limites en un an, sont beaucoup plus clair qu'au début quand j'ai commencé. Le fait d'être en agence et de pouvoir parler entre fille pour moi m'as beaucoup aidé, les trucs qu'on a pu se partager, le soutien de Stella qui venait faire son tour à l'agence et tout. Vraiment pour moi le travail en agence à été bénifique. Le soutien entre fille y était. Je posais beaucoup de question, j'en sais beaucoup plus qu'à mes débuts et quand ça allait pas... tout de suite après le call je pouvais en parler avec les autres filles, je ne me sentais pas seule.
 
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amelie

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Jun 10, 2006
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Elizabeth said:
La différence majeure, c'est que la plupart des indépendantes sont plus vieilles alors que les filles d'agences sont souvent très jeunes. Devenir escorte est une décision lourde de conséquences. Je crois qu'il faut une certaine maturité pour bien entrevoir tout ce que ça implique.

Une chose que je veux préciser, c'est que les deux filles qui roulait le plus c'était les deux plus vieille... et la raison je crois bien que c'était la qualité du service. Ce n'est pas tout d'être jeune. Il y a plus que ça.
 

amelie

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Jun 10, 2006
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hihiihihiihih ça me rappelle une blague qu'on faisait souvent...

«J'ai un bon tuyau pour toi... Tu veux faire de l'argent? Tu n'as qu'à faire de la prostitution! Y parraît que c'est bien payant!»

On rigolait l'a dessus parce qu'il y avait vraiment des semaines ou le travail légale aurait été vachement plus payant. Pis c'est pas des farces... faut être choisi pour faire de l'argent... sinon tu réchauffe le banc...

Donner un bon service et avoir des régulier... te sauve le cul... C'est le cas de le dire... Parce que je vous jure... un coup qu'on t'as essayé et que ça n'as pas fonctionné... c'est un one shot...

M'enfin ce que je veux dire c'est que ce n'est pas tout de faire de quoi d'illégal face à la loi... c'est pas payant juste pour le fun... faut aussi être doué. Ce n'est pas pour rien que ce forum existe on nous critique haut et fort.

Mais tant mieux si le fait d'être illégal en décourage... mais bon je crois que c'est le seul argument qui a mes yeux peu être valable. De quoi on t'il peur? Que leur filles deviennent tous des travailleuse du sexe?

Il y a temps d'abération dans le système du gouvernement. Quand tu demande de l'aide et qu'on te dit que tu as déjà un métier et qu'on est pas là pour faire de la réorientation... alors tu fais quoi? Tu te subvention toi-même... Ou tu cherche une autre solution.
 
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z/m(Ret)

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Feb 28, 2007
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Elizabeth said:
Ziggy, j'aurais dû me rappeler que lorsque tu discutes sérieusement de prostitution, tu analyses toujours la situation d'un point de vue historique. ;)

Je suis d'accord avec ta vision du passé mais peut-être moins avec celle du présent.
Par parenthèse, l'oubli du passé n'est jamais neutre et se manifeste presque toujours sous la forme d'un relativisme (comme le soulignait JAG ici, plus haut) dont l'effet est d'occulter certaines réalités, généralement, que le présent est chargé de son passé.

Dans le cas de la prostitution, du moins de la prostitution sous ses formes le plus répandues, ici et partout ailleurs (selon des proportions qui varient), je suis d'avis que le phénomène constituerait, dans une société qui serait résolument égalitaire, une anomalie sociale. Quand je dis "égalitaire", je ne parle aucunement de ce que la logique anarcho-capitaliste souhaiterait faire entendre, c'est-à-dire, "jetons nous tous dans l'arène dès la naissance et que le meilleur gagne" - non - le sens égalitaire dont je parle est, au contraire, axé vers une économie participative, communautaire, n'excluant pas nécessairement l'esprit de compétition mais la réglant de manière responsable et civile. Plus spécifiquement, pour ce qui a trait spécifiquement à la prostitution féminine (n'oublions jamais qu'il existe une prostitution masculine, moins marginale qu'on ne le croirait), je parle aussi d'une égalité économique entre hommes et femmes.

Ceci dit, que la prostitution soit encore aujourd'hui un phénomène très répandu et certainement en croissance dans des régions dites défavorisées, indique certainement que nos sociétés, en général, sont encore très loin de l'utopie égalitaire: les femmes, mêmes dans les sociétés les plus évoluées à cet égard, sont encore moins bien payées, moins bien éduquées, que les hommes et n'oublions pas que le statut de mère monoparentale constitue encore aujourd'hui un lourd désavantage, désavantage que socialement et politiquement nous n'avons pas encore compensé.

Cet état inégalitaire, pour revenir à l'histoire, est très fortement enraciné dans notre histoire: celle des femmes et celle des démunis. L'oublier c'est s'exposer au danger que les phénomènes sociaux soient relativisés et, par le fait même, facilement récupérés à des fins idéologiques.

Elizabeth said:
Il est vrai qu'il y a encore beaucoup de progrès à faire pour que la sexualité féminine soit acceptée, respectée et satisfaite au même titre que celle des hommes. Cependant, je ne vois pas en quoi la prostitution serait nécessairement la manifestation d'un retard dans l'évolution pour une plus grande équité entre hommes et femmes. J'aimerais bien que tu nous en dises plus à ce sujet...

J'ai fourni une partie de ma réponse ci-dessus mais il faudrait aussi comprendre ce qu'est exactement la prostitution. Lorsque je parlais ci-dessus des formes les plus répandues de la prostitution, je parlais de celles qu'on ne voit à peu près pas ici, sur ce forum. Si l'on s'en tient à la scène montréalaise, on pourrait presque croire que la prostituée serait la manifestation d'une forme d'émancipation de la sexualité féminine, une sorte de pouvoir, aussi, qui lui autorise de monnayer son désir, c'est ce genre de portrait qui est projeté sur ce forum de discussion et ailleurs: les indépendantes y règnent, celles qui ont ce privilège de choisir leurs clients, leurs heures et leurs tarifs; de se retirer quand bon leur semble, libres de leurs choix - des courtisanes modernes, belles, intelligentes et éduquée. Il y aussi, très présentes, les demoiselles d'agences, sans doute moins libres mais jouissant, à divers degrés et selon les agences, d'une liberté relative: on les plaint souvent mais la plupart diront que ce n'est pas si mal, qu'elles gagnent relativement bien leur vie, etc. Ce sont ces prostituées qui dominent la scène cybernétique. Cybernétique, sans doute, mais pas la scène très élargie dans laquelle se joue au quotidien la prostitution: les pimps scabreux, la rue, les motels miteux, les petites annonces de journaux et, jusqu'à un certain point, l'internet. Pratiquement tous les rapports l'indiquent: la grande majorité des prostituées travaillent sous des conditions pathétiques. Si cela est vrai pour une ville comme Montréal, imagine un instant Saigon ou Bogota!

Une fois qu'on est le moindrement en contact avec ces réalités, on comprend très vite que la prostitution, sous ses formes les plus répandues, porte en elle l'histoire des femmes, de leur asservissement, de leur misère.

Elizabeth said:
Tu as raison, socialement, la prostitution n'est pas reconnue comme un métier mais reste qu'elle en est tout de même un. Ou je devrais plutôt dire "peut en être un". Je crois que cela dépend de la façon qu'une femme aborde et gère cette occupation.

Pourquoi es-tu si certain qu'une femme ne choisirait pas une voie marginale? Dans la vie, plusieurs chemins hors normes nous sont présentés et certaines personnes prennent plaisir à les emprunter.
La prostitution sous sa forme la plus émancipée - celle que j'ai brièvement décrite ci-dessus - existe, est probablement en progression là ou' les conditions socio-économiques s'y prêtent, mais demeure, dans le cadre plus large de toute la prostitution, l'exception. Mondialement, la plupart des prostituées sont forcées de l'être. Dans le cadre plus restreint de l'Occident, les proportions varient mais les conditions socio-économiques et les vestiges inégalitaires du passé demeurent encore de puissants déterminants. Dans le cadre canadien, les proportions varient davantage mais il existe encore beaucoup plus de prostituées de rues que l'on semble vouloir projeter et qu'on n'essaie pas de me faire croire que la jeune demoiselle qui s'enferme, la nuit, dans une cabine de peep show avec un étranger pour $50, fais ce métier par choix et qu'elle "gère" son business! C'est ça aussi, et beaucoup à Montréal, la prostitution; ce l'est encore beaucoup plus ailleurs.



Elizabeth said:
Il est certain que le rejet social associé à la prostitution est très difficile à vivre mais la plupart des métiers très payants ont leur lot de conséquences pénibles.... Peut-être que certaines femmes choisissent de vivre avec cette pression en se disant que les bénéfices qu'elles retirent compensent amplement?
Tant qu'on parle de prostitution émancipée, je suis d'accord. Pour le reste, la tentation de la prostitution tient le plus souvent (et passe-moi l'expression) d'un besoin urgent de se sortir de la merde. Les humains sont "résilients" (comme le dirait Boris Cyrulnik): dans des conditions de survie, ils sont capables de passer à travers toutes les horreurs et, donc - oui - pour répondre à ta question, les bénéfices qu'elles retirent compensent. Amplement? À très court terme, il semblerait que oui, mais il faut comprendre aussi comment fonctionne la résilience humaine. Très - trop - souvent les prostituées aboutissent, en fin de carrière, à peu près au même point d'ou' elles sont parties et très - trop - souvent - plus mal qu'elles ne l'étaient. Parce que la résilience humaine n'est seulement une question de volonté humaine: elle se manifeste très - trop - souvent par des mécanismes de défenses lesquels, si trop souvent sollicités, peuvent laisser de graves séquelles psychologiques. Combien de prostituées aboutissent en thérapie? Pas assez à mon avis parce que je dirais avec confiance qu'un grand nombre en profiteraient - on dirait simplement qu'elles n,arrivent jamais à s'en sortir et que celles qui s'en sortent, le font au prix de tentatives de suicide et thérapies. Ne pas le dire est un crime.


Elizabeth said:
Je trouve le terme "désespoir" économique un peu fort. Je parlerais plutôt de difficultés économiques car cette expression touche un plus grand nombre de femmes. Oui, certainement, cet aspect influence la décision d'une écrasante majorité de femmes qui entrent dans ce métier. Mais qu'en est-il de la jeune femme intelligente mais qui, pour une raison ou une autre, n'a pas fait d'études et décide de faire un travail qu'elle déteste dans le seul but d'avoir un toit au-dessus de sa tête et de la nourriture sur la table? Est-ce mieux pour elle?
Je suis d'accord en autant qu'on parle du segment le plus restreint des prostituées. Les autre, c'est matière à débat et j,ai fourni mes arguments à ce sujet.

Elizabeth said:
Plusieurs emplois sont choisis par dépit. Je l'ai moi-même vécu. Et lorsque je suis devenue escorte, je me plaisais à dire à ceux qui connaissaient mon occupation : "enfin, je suis payée pour faire quelque chose que j'aime dans la vie!". Et c'était vrai.
C'est vrai. Le critique marxiste dirait que tout emploi l'est - enfin - qu'il est déterminé par les forces du Capital. Ceci dit, pour te parler de façon plus directe et pour avoir connu jusqu'à un certain point ton approche personnelle du métier, tu représente quand même une exception et j'irais plus loin en disant que tu es presque une exception même au niveau des escortes qui annoncent sur merb. Dis-toi une chose: pour une Élizabeth ou pour une Layla Karina ou Lilly Lombard, il y, juste à Montréal - quoi? - une vingtaine de filles d'agences? Une cinquantaine d'incalls? Une centaine de Street Walkers?


Elizabeth said:
La prostitution est une solution parmi tant d'autres pour sortir du marasme économique. Et ce n'est pas toujours la pire.
Clairement mais j'aimerais voir certaines formes de prostitution disparaître d'elles-mêmes et disparaître parce que les femmes ne se sentitont pas obligées ni même tentées de s'y adonner. La prostitution qui est mise à l'honneur sur les forums de discussion, personellement, je la trouve à moitié acceptable.
 
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z/m(Ret)

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traveller_76 said:
Comme le capitalisme est né à Amsterdam, alors la prostitution apparait telle quelle existe aujourd'hui dans l'Ouest, à Amsterdam. On la voit comme une question de santé publique. Foucault éclaire sur ce sujet... La prostitution, malgré les lois 'libérales', devient encadrée, de manière à protéger les autres citoyens du péché (interpétation 17ième siècle...) Et elle est enjolivée pour ceux qui n'ont pas le choix d'en faire usage... dans de beaux grands salons de velours, tout à fait légalement-- en autant que celle ou celles qui y rendent leurs service allument la petite lumière rouge donnant sur rue, pour prévenir tout le monde de son 'péché'...
Je prends bonne note du topo historique lequel conserve encore aujourd'hui ce qu'une certaine historiographie appelle une "prégnance" (le mot anglais pregnant a la même souche, en passant). Le phénomène de la prostitution, si l'on souhaite le débarrasser de ses aspects les plus négatifs, demande à être compris sous l'angle historique. Pour parler en républicain (apprenons à nous servir, pour notre propre intérêt, de la rhétorique propre à cette espèce - mais ou' est-ce que j'ai entendu cela? ;) ), la souche du mal (mode républicain "off") ne se manifeste pas d'emblée, elle est même fortement travestie par ce long travail d'édulcoration que tu décris fort à propos.

Tu suggères aussi - très justement - que la prostitution n'a pas survécu exclusivement de ses propres moyens mais qu'on l'a laissé survivre, mais survivre dans un cadre très précis: dehors tout ce sexe improductif! Qu'on ne s'avise pas à l'introduire dans le foyer sanctifié! Et si on ne peut détruire ces passions débridées et honteuses, qu'on fasse en sorte au moins qu'elles se déchaînent là ou' elles causeront le moins de dommage, là ou' hygiénistes et ministères de tout acabit le décideront et l'encadreront! (Je feel Dartagnan ce matin)
 
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z/m(Ret)

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Feb 28, 2007
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traveller_76 said:
Tu as raison. Si un gouvernment souhaitait vraiment enclancher un changement, à travers nos écoles, il est clair qu'il devrait aller plus loin que ce que j'ai dis jusqu'à présent. Le problème c'est un problème de couts et de temps. C'est pour cela je crois qu'on a toujours miser sur la 'peur' parce que ça coute pas cher et ça a des effets immédiats... Pour changer les perceptions à l'endroit de la prostituée (commes les perceptions de tous groupes marginalisé) il faut parler des droits que confère la citoyenneté. Ce sont quoi des droits fondamentaux? Il y avait autrefois ce genre de cours aussi (pas juste dans les universités)... Finalement, pas de solutions miracles...
C'est une analyse intéressante. Pas certain cependant qu'elle soit vérifiable ou si elle est même inscrite dans nos programmes scolaires. Ceci dit, cette attitude du raccourci par la peur se manifeste très clairement dans le discours politique, les "gagnants" étant le plus souvent ceux offrant les discours les plus simples (simplistes?) exempts d'analyses complexes. Moins les masses sont politisées et plus elles veulent entendre la langue de bois, c'est presque mathématique: qu'on ne leur parle pas de PNB mais utilisons plutôt le mot "jobs".

Selon la même logique, il serait plus efficace, dans un cadre de sensibilisation au SIDA, de dire "mets ton condom ou meurs" que d'expliquer toutes les subtilités susceptibles de "mêler" nos petits écoliers aux hormones rageuses :D . Utiliser l'arme du diable pour le bien (lol)... après tout, le diable lui-même n'est-il pas le mieux outillé pour convaincre de la nécessité de tuer dans l'oeuf ce qu'il nous fait passer pour le mal? :p
 
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z/m(Ret)

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Elizabeth said:
Comment améliorer l'image des travailleuses du sexe tout en présentant surtout les aspects négatifs du métier? N'est-ce pas contradictoire?
Elizabeth, l'idée n'est pas tant d'améliorer l'image des travailleuses du sexe que d'améliorer leurs conditions de travail, je dirais même: de rendre leurs conditions de travail acceptables. Améliorer l'image alors que la réalité est pourrie ne fait que jeter de la poudre aux yeux.
 

z/m(Ret)

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Feb 28, 2007
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iMaude said:
Il y a temps d'abération dans le système du gouvernement. Quand tu demande de l'aide et qu'on te dit que tu as déjà un métier et qu'on est pas là pour faire de la réorientation... alors tu fais quoi? Tu te subvention toi-même... Ou tu cherche une autre solution.
Et c'est encore pas si mal au Québec! Mais le point que tu soulèves est bon, ainsi...
traveller_76 said:
Oui, c'est vrai qu'il y a autant de femmes et d'homme au bac, mais ce n'est plus le cas quand on remonte plus haut dans le système d'éducation. On en perd beaucoup à la maîtrise et il n'en reste presque plus au doc... Je ne sais pas si je m'y rendrai.

Est-il vraiment vrai que tous ont la même opportunité? C'est vrai que ça ne coûte pas grand chose les études au Québec, mais ça coûte quand même beaucoup de le faire à temps plein. En tout cas, je n'y arrive pas et je n'ai plus le goût des grands restaurants ou des shopping sprees d'autrefois. Je vis très humblement. Je me demande tout le temps combien d'autres étudiante comme moi vivent la même chose.... Désespoir économique, au contraire, je crois décrit très bien la chose.
La thésarde qui ne vit pas au crochet de ses parents mais qui doit payer son loyer et tout le reste ne trouve pas toujours son compte dans un système d'éducation sous-financé et mal adapté. Les bourses sont rares et difficiles à obtenir et, par le fait même, on perd de beaux cerveaux parce que, étouffées par les pressions économiques, un grand nombre d'étudiantes abandonnent en chemin. Travailler à temps plein pour arriver à la fin du mois se concilie très mal avec les études et encore moins avec la recherche universitaire. Alors elle fait quoi la jolie et jeune demoiselle qui, ne sachant plus ou' se lancer et au bout du rouleau, mûre pour tout laisser tomber mais qui voit une opportunité pour faire un coup d'argent en dédiant moins d'heures à cette tâche? Bingo!

Thank God for prostitution, the poor girl managed to get her degree, and it's a good thing she's kinda cute, otherwise who knows what?...

Et tandis que j'écris ces lignes, des millions de dollars qui auraient dû être percus en impôts transitent vers un paradis fiscal, au Belize, aux Bahamas, au Libéria... en attendant de nous revenir, intouchables par le fisc, par quelque tour de magie comptable: une fiducie familiale ou autre trou dans la loi fiscale canadienne... Ode à la prostitution ;)
 
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z/m(Ret)

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Feb 28, 2007
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traveller_76 said:
Wow M. Ziggy. Vous m'impressionez aujourd'hui.
Ben je n'ai pas vraiment de mérite parce que j'écume encore les dermières vapeurs d'un saké que j'ai dégusté hier en excellente compagnie. Je vous épargne les détails et toute blague à part, je dirais aussi que les parties prenantes à cette discussion sont assez inspirantes, merci.
 

z/m(Ret)

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Elizabeth said:
La "conscientisation" est faite depuis longtemps à ce sujet. À mes yeux, il reste donc deux grands combats à mener : 1- Proposer des solutions concrètes pour améliorer le sort des femmes qui sont victimes de la prostitution et 2- Permettre à celles qui ont choisi ce métier avec sérénité de l'exercer sans subir de préjugés ni souffrir d'isolement.
La premier combat que tu évoques suscite déjà depuis quelques temps une mobilisation assez importante et des progrès ont été réalisés. Ce combat doit être mené mais il ne doit pas occulter le fait qu'un autre combat, encore plus difficile, doit continuer: l'égalité des sexes, sans doute, mais aussi, dans un cadre plus élargi, celui qui menera peut-être un jour (mais peut-être pas) à une répartition plus égale, juste et responsable des richesses.
 

z/m(Ret)

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traveller_76 said:
S'il s'agissait de créer une meilleure politique publique comment m'y prendrais-je? J'établirais en premier lieu une commission d'enquête, question de savoir les 'faits', tout en m'assurant que ses membres ne soient pas en majorité les 'féministes' (des deux camps). On ne sait même pas au Canada combien il y a de mineur(e)s dans l'industrie du sexe. La seule statistique que j'aie trouvé venait d'un article d'un académique abolitioniste: 10 000 dans les années 80. Il faut faire une révision de tout le travail de recherche déjà disponible.
Y a-t-il actuellement, au Québec, des groupes de pression qui pousseraient dans le sens d'une enquête publique indépendante? Au risque de me tromper, je ne vois pas grand chose à l'horizon qui amènerait, sous un seul parapluie, abolitionnistes et non abolitionnistes, féministes, médecins, historiens, politiciens, etc. pour nous dessiner enfin un portrait non biaisé de la prostitution et, par extension, du travail du sexe.

Question vraiment idiote - non, vraiment: est-ce que le membership de merb constituerait, de quelque manière, une force citoyenne susceptible d'influencer notre gouvernement dans le sens de ladite enquête publique. :eek: <- Je souligne l'embarras suscité par ma propre question que je laisse ici, sûrement par masochisme. :rolleyes:
 
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