ou comment reconnaître un abolitionniste?...
J`avoue que je connais pas beaucoup ce terme et que même si je fête bientôt mes deux ans de métier. Je n`ai pas toute l`expérience et le travail qui à été fait avant moi pour comprendre ce phénomène et ce terme.
Alors je fais mes devoirs et je pose des questions. On m`a référé à cette article.
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L`orientation du débat : encore et toujours la perspective abolitionniste
D`abord il convient de noter que l`orientation actuelle du débat sur la prostitution n`est ni neutre ni nouvelle et qu`au contraire, on assiste à un recyclage des postulats de base de l`approche abolitionniste. L`abolitionnisme renvoie à la répression de la prostitution, et entend l`abolir, la faire disparaître. Les stratégies des abolitionnistes sont à peu de chose près les suivantes : maintenir farouchement le lien entre trafic et prostitution, s`opposer à toute distinction entre travail du sexe volontaire et prostitution forcée, lutter contre toutes tentatives de présenter le travail du sexe comme un travail, revendiquer un durcissement de la criminalisation dont celle des clients et revendiquer des subventions pour les groupes s`opposant à la prostitution et travaillant avec des survivantes de cette dernière. Les dispositions crimiellis en vigueur au Canada ainsi que l`application de politiques et règlements municipaux, par exemple, ont pour objet de réprimer la prostitution, c`est-à-dire de punir les adultes qui font le commerce du sexe et d`arrêter sa manifestation en en faisant un crime. Pour nous, toute stratégie abolitionniste (y compris celles visant uniquement les clients et le proxénétisme) contribue ainsi au maintien de la clandestinité de l`industrie du sexe et accroît en conséquence les possibilités d`abus.
Un second biais du débat actuel a trait à la façon de poser la question : la prostitution est-elle la forme ultime de l`oppression des femmes ou est-ce un métier comme un autre? Pour nous, une telle opposition est problématique. Elle ne mène nulle part, si ce n`est que de faire perdurer un système d`opposition binaire où il y a les ``bonnes`` et les ``mauvaises`` femmes, les premières dignes de notre soutien, les secondes de notre mépris. Nous ne nous reconnaissons pas dans la traduction qui est faite de nos discours et revendications au sein de cette logique, qui fait fi de la complexité et de la diversité de nos réalités. Loin d`être monolithique, le phénomène de la prostitution est complexe, pluriel et paradoxal. Il n`est bien sûr pas bénin, mais l`inscrire dans une fausse dichotomie contrainte-liberté, femme victime ou femme agente libre est dommageable et réducteur. Ces pôles ne sont pas mutuellement exclusifs.
Un autre biais du débat concerne l`amalgame commode entre la prostitution et le trafic des femmes. Jadis il y avait la ``traite des Blanches``, aujourd`hui il y a le trafic des femmes. Lorsqu`il implique des femmes, le trafic des êtres humains n`est considéré que sous l`angle de l`esclavage sexuel, exposant la prostitution en tant qu`épouvantail à mâter et favorisant une politique de l`émotion et de l`indignation à courte vue, facilement exploitable.
Enfin un autre biais important dans la foulée des interventions abolitionnistes qui monopolisent le discours sur la prostitution et le trafic des femmes renvoie à l`attitude moralisatrice et essentialiste face à la sexualité. Or, nous mettons en cause les approches de la sexualité à travers le prisme de la violence faite aux femmes qui sous-tendent une vision faussement ``naturelle``, universelle d`une sexualité masculine brutale, irrépressible, d`une fraternité d`oppresseurs et de violeurs d`une part, et de femmes vulnérables, victimes de l`autre. Quant à la sexualité féminine, nous refusons le postulat moralisateur et misogyne qu`il est fondamentalement impossible de concevoir que les services sexuels se vendent, s`achètent, se commercialisent. Comme si vendre des services sexuels signifiait déjà et toujours s`aliéner ce qu`il y a de plus précieux et intime pour une femme. Nous dénonçons ce discours unique et faussement universel qui définit la sexualité comme étant la forme la plus haute des rapports consensuels, d`intimité et d`identité.
Nous ne traiterons pas ici de tous ces biais car ceci dépasse largement les limites de cette intervention. Nous abordons le débat sur la prostitution à partir de quatre angles majeurs : le stigmate de la putain, le concept du travail du sexe, la criminalisation et la globalisation.
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Comprendre le discours des travailleuses du sexe
c`est commencer à changer le regard que l`on porte sur la prostitution en mettant en lumière ses dimensions d`activité économique, ses enjeux de droits et libertés de la personne et de lutte sans merci contre le stigma.
Comprendre le discours des travailleuses du sexe
ce n`est pas faire l`éloge et la promotion de la vente de services sexuels, mais bien revenir, encore et toujours, à l`enjeu central de la lutte des femmes pour leur autonomie économique, sexuelle, sociale...
Comprendre le discours des travailleuses du sexe
c`est nous accorder une capacité de jugement et d`action qui tranche radicalement avec la perspective qui nous considère comme victimes sans libre arbitre, sans contrôle et sans initiative quant à l`orientation de notre vie.
Comprendre le discours des travailleuses du sexe
c`est nous reconnaître comme travailleuses - actrices sociales, susceptibles de réflexion et d`analyse, de stratégies propres, de regroupement, de luttes, de solidarité entre les femmes, avec d`autres travailleurs et au niveau international - et de reconnaître nos droits à l`autodétermination.
Comprendre le discours des travailleuses du sexe
c`est dissocier prostitution et trafic des femmes...
Oui la prostitution peut constituer un travail pénible, dangereux, aliénant. Toute stratégie accentuant la criminalisation et la stigmatisation de son statut socio-légal est erronée. Depuis des centaines d`années, les travailleuses et travailleurs organisés se sont mobilisés : non pour l`abolition du travail mais pour sa radicale transformation. Il faut mettre un holà! à ceux et celles qui prétendent hypocritement libérer les travailleuses du sexe en abolissant la prostitution. Nous le répétons : il faut nous écouter, nous comprendre, prendre acte et soutenir notre colère, notre indignation, nos stratégies de résistance.
Pris sur le site de Stella ... voir... http://www.chezstella.org/stella/?q=node/182
Amélie
ps je n`ai pas encore tout lu sur le sujet mais comme je veux bien comprendre et savoir de quoi je parle je vais faire effectivement mes devoirs.
J`avoue que je connais pas beaucoup ce terme et que même si je fête bientôt mes deux ans de métier. Je n`ai pas toute l`expérience et le travail qui à été fait avant moi pour comprendre ce phénomène et ce terme.
Alors je fais mes devoirs et je pose des questions. On m`a référé à cette article.
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L`orientation du débat : encore et toujours la perspective abolitionniste
D`abord il convient de noter que l`orientation actuelle du débat sur la prostitution n`est ni neutre ni nouvelle et qu`au contraire, on assiste à un recyclage des postulats de base de l`approche abolitionniste. L`abolitionnisme renvoie à la répression de la prostitution, et entend l`abolir, la faire disparaître. Les stratégies des abolitionnistes sont à peu de chose près les suivantes : maintenir farouchement le lien entre trafic et prostitution, s`opposer à toute distinction entre travail du sexe volontaire et prostitution forcée, lutter contre toutes tentatives de présenter le travail du sexe comme un travail, revendiquer un durcissement de la criminalisation dont celle des clients et revendiquer des subventions pour les groupes s`opposant à la prostitution et travaillant avec des survivantes de cette dernière. Les dispositions crimiellis en vigueur au Canada ainsi que l`application de politiques et règlements municipaux, par exemple, ont pour objet de réprimer la prostitution, c`est-à-dire de punir les adultes qui font le commerce du sexe et d`arrêter sa manifestation en en faisant un crime. Pour nous, toute stratégie abolitionniste (y compris celles visant uniquement les clients et le proxénétisme) contribue ainsi au maintien de la clandestinité de l`industrie du sexe et accroît en conséquence les possibilités d`abus.
Un second biais du débat actuel a trait à la façon de poser la question : la prostitution est-elle la forme ultime de l`oppression des femmes ou est-ce un métier comme un autre? Pour nous, une telle opposition est problématique. Elle ne mène nulle part, si ce n`est que de faire perdurer un système d`opposition binaire où il y a les ``bonnes`` et les ``mauvaises`` femmes, les premières dignes de notre soutien, les secondes de notre mépris. Nous ne nous reconnaissons pas dans la traduction qui est faite de nos discours et revendications au sein de cette logique, qui fait fi de la complexité et de la diversité de nos réalités. Loin d`être monolithique, le phénomène de la prostitution est complexe, pluriel et paradoxal. Il n`est bien sûr pas bénin, mais l`inscrire dans une fausse dichotomie contrainte-liberté, femme victime ou femme agente libre est dommageable et réducteur. Ces pôles ne sont pas mutuellement exclusifs.
Un autre biais du débat concerne l`amalgame commode entre la prostitution et le trafic des femmes. Jadis il y avait la ``traite des Blanches``, aujourd`hui il y a le trafic des femmes. Lorsqu`il implique des femmes, le trafic des êtres humains n`est considéré que sous l`angle de l`esclavage sexuel, exposant la prostitution en tant qu`épouvantail à mâter et favorisant une politique de l`émotion et de l`indignation à courte vue, facilement exploitable.
Enfin un autre biais important dans la foulée des interventions abolitionnistes qui monopolisent le discours sur la prostitution et le trafic des femmes renvoie à l`attitude moralisatrice et essentialiste face à la sexualité. Or, nous mettons en cause les approches de la sexualité à travers le prisme de la violence faite aux femmes qui sous-tendent une vision faussement ``naturelle``, universelle d`une sexualité masculine brutale, irrépressible, d`une fraternité d`oppresseurs et de violeurs d`une part, et de femmes vulnérables, victimes de l`autre. Quant à la sexualité féminine, nous refusons le postulat moralisateur et misogyne qu`il est fondamentalement impossible de concevoir que les services sexuels se vendent, s`achètent, se commercialisent. Comme si vendre des services sexuels signifiait déjà et toujours s`aliéner ce qu`il y a de plus précieux et intime pour une femme. Nous dénonçons ce discours unique et faussement universel qui définit la sexualité comme étant la forme la plus haute des rapports consensuels, d`intimité et d`identité.
Nous ne traiterons pas ici de tous ces biais car ceci dépasse largement les limites de cette intervention. Nous abordons le débat sur la prostitution à partir de quatre angles majeurs : le stigmate de la putain, le concept du travail du sexe, la criminalisation et la globalisation.
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Comprendre le discours des travailleuses du sexe
c`est commencer à changer le regard que l`on porte sur la prostitution en mettant en lumière ses dimensions d`activité économique, ses enjeux de droits et libertés de la personne et de lutte sans merci contre le stigma.
Comprendre le discours des travailleuses du sexe
ce n`est pas faire l`éloge et la promotion de la vente de services sexuels, mais bien revenir, encore et toujours, à l`enjeu central de la lutte des femmes pour leur autonomie économique, sexuelle, sociale...
Comprendre le discours des travailleuses du sexe
c`est nous accorder une capacité de jugement et d`action qui tranche radicalement avec la perspective qui nous considère comme victimes sans libre arbitre, sans contrôle et sans initiative quant à l`orientation de notre vie.
Comprendre le discours des travailleuses du sexe
c`est nous reconnaître comme travailleuses - actrices sociales, susceptibles de réflexion et d`analyse, de stratégies propres, de regroupement, de luttes, de solidarité entre les femmes, avec d`autres travailleurs et au niveau international - et de reconnaître nos droits à l`autodétermination.
Comprendre le discours des travailleuses du sexe
c`est dissocier prostitution et trafic des femmes...
Oui la prostitution peut constituer un travail pénible, dangereux, aliénant. Toute stratégie accentuant la criminalisation et la stigmatisation de son statut socio-légal est erronée. Depuis des centaines d`années, les travailleuses et travailleurs organisés se sont mobilisés : non pour l`abolition du travail mais pour sa radicale transformation. Il faut mettre un holà! à ceux et celles qui prétendent hypocritement libérer les travailleuses du sexe en abolissant la prostitution. Nous le répétons : il faut nous écouter, nous comprendre, prendre acte et soutenir notre colère, notre indignation, nos stratégies de résistance.
Pris sur le site de Stella ... voir... http://www.chezstella.org/stella/?q=node/182
Amélie
ps je n`ai pas encore tout lu sur le sujet mais comme je veux bien comprendre et savoir de quoi je parle je vais faire effectivement mes devoirs.
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