Évidemment, je comprends qu'être escorte demande une force de caractère pour passer au-delà de cette impression d'être perçue comme un objet. C'est pareil pour les clients, soit dit en passant. Ils ont parfois l'impression de n'être perçus que comme des machines à fric. Le danger, pour les uns comme pour les autres est de s'attendre à être valorisé dans ce genre d'échange. Il vaut toujours mieux chercher à être apprécié ailleurs.
Tu sais Gugu, une rencontre en tant qu'escorte-client, on sait tous quelles en sont les bases, mais les variantes dépendront toujours de notre ouverture personnelle au prochain ou plutôt de nos blessures émotives que nos relations passées ont laissées qui détermineront jusqu'à quel niveau interpersonnel on se laissera aller durant cette rencontre entre 2 humains.
Et oui, plus tu te coupes du côté humain de la rencontre, plus tu te sentiras "une chose" que tu sois une escorte ou un client. Poupée ou Portefeuille. Déshumanisation. Et dire qu'il y en a qui prêche pour ça, enfin.
Aussi comme je disais précédemment, si toujours lorsqu'on te parle on souligne que tu as été escorte, que tu présentes ton nouveau livre ou que tu sois en lice pour un prix ou quoi d'autres, c'est comme si c'était la chose la plus importante que l'on puisse dire sur toi, ad vitam aeternam.
Oui, il faut être valorisé(e) ailleurs et avoir une vie ailleurs que ces rencontres bien sûr! C'est rechercher l'équilibre d'avoir une vie en-dehors disons "du boulot", on le sait tous ;-)
De mon côté en dehors "du boulot", je veux surtout être appréciée pour les bonnes raisons non-escorte (enfin, c'est important pour moi). J'ai déjà entendu une copine escorte que dit que si les gens qui l'entourent ne sont pas capable de l'accepter 100% telle qu'elle est, elle ne les veut pas dans sa vie. C'est un autre point valable aussi qui reflète probablement sa jeunesse et qu'elle n'ait pas d'enfant ou personne qui puisse avoir de la misère à dealer avec cette situation. Car ceci joue énormément également: pourquoi je ferais vivre à ma famille/mes amis/un éventuel chum toute cette pression sociale de dénigrement vu que c'est un choix personnel qui ne les regarde pas? Je n'ai pas le droit d'imposer à qui que ce soit d'avoir à dealer avec tout cela. Mon choix, ma responsabilité, à moi de vivre avec. Peut-être que Nelly avait aussi cela à faire face, ces proches qui ont dû dealer avec tout cela et qui ont pu trouver ça dure et lui dire? Elle s'est peut-être cru être un poids pour ces proches ensuite, qui sait? On ne saura jamais, de plus, ce film est "inspiré", ça veut dire qu'il y part de fiction également. Enfin, paix en son âme, pauvre petite.