Je ne voudrais pas m'embarquer dans une discussion sur la politique de gauche en France pendant la cinquième République. Ça n'en finirait jamais. Mais sur un ton d'humour quand même, à propos de cette phrase: "Pierre Mauroy, le dernier socialiste a avoir vu un ouvrier". Il y a deux manières de la comprendre:
1 c'est le dernier socialiste dont on peut dire qu'il était réellement proche des ouvriers;
2 il n'y a plus de classe ouvrière en France.
Je pencherais plus pour la 2. Ce qu'il reste de l'industrie est en quasi faillite. Si bien, ou mal, que le taux de syndicalisation français (dans les 7%) est le plus faible de toutes les économies avancées. Plus faible qu'aux États-Unis. Le nôtre est cinq fois plus élevé. L'appui syndical est fondamental pour tous les partis de gauches dans le monde. Pas facile d'être socialiste au pouvoir dans ces conditions. Ceci dit, c'est une situation qui produit des gouvernements plus centristes, plus matures, plus attentifs à l'ensemble des intérêts dans la société. Malgré toutes les remontrances que tu voudras, et j'en admet sans doute plusieurs, il y a une chose dont tu ne peux pas accuser Hollande, ni Hérault du reste, c'est de se montrer en faveur du corporatisme des uns aux dépens de l'intérêt de l'ensemble. Hollande est un pragmatique qui n'a pas perdu le sens de la dignité humaine. Tous les Français le savent au fond d'eux-mêmes.
C'est un gouvernement de technocrates. Les ministres travaillent à un rythme d'enfer, aussi collés aux détails de leurs dossiers que leurs mandarins. Si tu trouves la situation inquiétante, tu peux être certain d'une chose: ils voient cette situations encore pire que ce que tu es en mesure de connaître. C'est bien qu'ils soient à leurs affaires. On laisse les Bernard Tapie à l'écart si tu veux bien.
Je préfère, mettons, à l'ex-ministre de l'Intérieur. Son côté autoritaire et réfractaire à l'étranger qui a atteint un paroxysme pendant la campagne présidentielle, commençait à sentir franchement mauvais.