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L'industrie: Marchands de plaisir

jackyo8193

Non, rien de rien...
Jul 10, 2003
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Ah bon!

Bruce34 said:
Il faut s`inscrire pour y accéder. :(

Je vais couper et coller l`article alors... Voila!

Dommage mais pour voir la carte il faut visiter le page meme car j`arrive pas a faire le ``couper et coller``.

L`auteur c`est Routard.

Routard said:
Etude sur la prostitution à Paris

Emmanuel Redoutey, urbaniste à l’université Paris 12, est coauteur de La Prostitution à Paris (ed. La Martinière, 2005). Il a participé au Dictionnaire de la Pornographie (PUF, 2005) et au Dictionnaire des Cultures gaies et lesbiennes (Larousse, 2003). Il a également écrit plusieurs articles dans la revue Urbanisme sur la géographie du sexe à Paris. Sa thèse, en phase de finalisation, porte sur la géographie urbaine des sexualités. Il a participé en 2002-2003 à l’enquête sur la prostitution de la ville de Paris.

Il ne faut pas réduire la prostitution aux filières africaines et de l’Europe de l’Est. Les formes de prostitution observées à Paris sont diverses. Il y a trois types de lieux historiques :

- quelques rues du centre de Paris : la rue Saint-Denis, le quartier des Champs-Elysées et de l’Etoile et les abords des gares (quartiers de passage, où les structures immobilières sont moins chères et moins stables, ce sont souvent des quartiers qui ne sont pas rénovés).

- les bois de Vincennes et de Boulogne : au bois de Vincennes, les prostituées sont surtout des filles réunies en collectifs, elles travaillent en camionnettes ; au bois de Boulogne, les prostitués sont surtout des hommes de naissance.

- les boulevards des Maréchaux au Nord et à l’Est. Les débats politiques et médiatiques et les conflits entre les riverains et les prostituées se sont focalisés sur ces boulevards des Maréchaux.

Les filières ont évolué depuis une dizaine d’années : en 1997-1998, les filières étaient en provenance d’Europe Centrale. En 2000, il y a eu un afflux de prostituées chinoises. C’est une forme de prostitution diffuse et invisible, les prostituées chinoises étant non repérables par le passant ordinaire. C’est le cas aussi de filières maghrébines.

Plutôt que d’une structure centre/périphérie, il serait plus pertinent d’évoquer une centralité linéaire sur les boulevards des Maréchaux. Certains lieux centraux de la prostitution sont devenus marginaux. Les schémas statiques ne conviennent pas pour analyser la géographie du sexe car celle-ci obéit à une logique de mobilité, de déplacements.

La loi sur la sécurité intérieure de 2003 a conduit à une atomisation de la prostitution. Elle a eu un effet centrifuge, transformant un phénomène local en un phénomène régional : la répression policière sur les boulevards des Maréchaux a conduit les prostituées étrangères en situation irrégulière à partir sur les routes des proches banlieues puis des banlieues éloignées.

La cartographie établie en 2002 est aujourd’hui caduque car elle était centrée sur Paris et sa légende était construite sur la notion de visibilité. La typologie distinguait les lieux de prostitution manifeste marqués par une forte concentration et une concurrence spatiale forte entre les prostituées, les lieux de prostitution secondaire (moins de violences et de confrontations entre les prostituées) et les aires de prostitution diffuse caractérisées par une moindre visibilité. La légende est à reconsidérer, en la faisant reposer sur les notions de clandestinité et d’invisibilité.

Plutôt que d’évoquer une structure centre/périphérie ou intérieur/extérieur, Emmanuel Redoutey préfère parler de « structure nuageuse », instable et mobile, « soumise aux climats politiques et médiatiques. »

Quatre facteurs expliquent le confinement de la prostitution dans des espaces de moindre visibilité à Paris :

le contrôle policier : la présence de commissariats de police, de brigades spéciales
les réactions riveraines qui provoquent des mécanismes d’éloignement.
le processus de renouvellement urbain : la prostitution s’installent dans un quartier où elle est intégrée, or la rénovation urbaine engendre l’arrivée de nouveaux habitants qui acceptent moins la prostitution. Le processus de « gentryfication » conduit à l’exclusion d’indésirables, dont les prostituées.
la négociation interne entre prostituées et proxénètes qui repose sur le lien entre clandestinité et territoire.

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La prostitution à Paris. Éd. de La Martinière, 2005. Sous la direction de Marie-Élisabeth Handman et Janine Mossuz-Lavau.

Selon les services de police, entre 15 000 et 18 000 personnes vivraient en France du commerce de la prostitution. Une enquête sur l`état de la prostitution dans la capitale a été menée, à la demande de la Mairie de Paris, entre 2002 et 2004, par une équipe d`anthropologues et de sociologues auprès de prostitué(e)s et de leurs client(e)s. L`analyse de Marie-Élisabeth Handman, anthropologue au Laboratoire d`anthropologie sociale (LAS), et de Janine Mossuz-Lavau, politologue au Centre de recherches politiques de Science Po (CEVIPOF).

Quels sont les visages de la prostitution parisienne ?

Difficile de définir le profil type d`un(e) prostitué(e). Hommes, femmes, travestis, transsexuelles opérées ou non, hommes se prostituant auprès d`hommes ou de femmes, femmes se prostituant auprès de femmes ou d`hommes... Il y a les prostituées de luxe et les autres. Albanaises, européennes de l`Est, roumaines, africaines, chinoises, sud-américaines, la diversité des origines continentales et culturelles dessine des micro-géographies liées à la langue.

Qui sont les clients ?

Ils appartiennent à tous les milieux sociaux, toutes les catégories socioprofessionellis et sont de tous âges. Certains sont célibataires, d`autres mariés avec ou sans enfants, ou vivent en concubinage, d`autres encore sont divorcés ou veufs. Ce sont des hommes, des femmes, des hétéro-, des bi- ou des homosexuels... Ils sont occasionnels ou réguliers. D`aucuns recherchent de la tendresse plutôt qu`un acte sexuel proprement dit. Rares sont ceux qui demandent des pratiques perverses, mais chaque prostitué(e) a pu en avoir l`expérience et rencontrer des clients violents.

Où sont les lieux de prostitution à Paris ?

Le choix du lieu est évidemment important : ce n`est pas la même chose de se prostituer dans la rue ou en studio, dans un bar ou par le biais d`Internet… Historiquement, la prostitution se répartit entre les lieux centraux anciens (quartiers de gares, proximité de monuments, Madeleine ou Arc de Triomphe, Pigalle, rue Saint-Denis) et les portes de Paris. Une « invitation » à un tourisme sexuel teinté de voyeurisme. Les bois de Boulogne et de Vincennes, mais aussi la ceinture de Paris (les boulevards des Maréchaux) étaient des hauts lieux de prostitution jusqu`à la mise en œuvre de la loi pour la Sécurité intérieure.

Quelles ont été les conséquences de la loi « Sarkozy » ?

Les lieux s`organisent au gré des pressions des riverains et de la police. Depuis l`application de la loi du 18 mars 2003, 40 % des prostitué(e)s auraient disparu de Paris. Ces chiffres du ministère de l`Intérieur sont difficiles à vérifier, car si ils ou elles ne sont plus sur les boulevards, ils ou elles se cachent, exercent à domicile, offrent leurs services sur Internet ou dans les bois éloignés jusqu`à 100 km de la capitale. Les horaires et les lieux des pratiques se sont « déplacés », rendant leurs acteurs plus vulnérables à la violence et aux exigences des clients…
 
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jackyo8193

Non, rien de rien...
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Deuxieme partie:

Routard said:
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Luc Blanchot

Source : Les politiques publiques face à la prostitution
Rapport de la délégation aux droits des femmes du Sénat, sous la Présidence de Dynah Derycke, 2000.
La Délégation du Sénat aux Droits des femmes et à l`égalité des chances entre les hommes et les femmes propose différentes réflexions sur la prostitution et adopte des positions claires.

http://www.senat.fr/rap/r00-209/r00-2091.pdf

Du fait de son opacité, la prostitution est un monde difficile à cerner. Combien de personnes sont concernées en France ? Quelles sont les sommes d`argent qui y circulent ?… Tout au plus, peut-on avancer quelques estimations.

On compterait en France près de 15 000 personnes prostituées. Bien que les chiffres du commerce du sexe soient difficiles à avancer, plusieurs données permettent de mieux appréhender l`ampleur de ce phénomène.
La prostitution en chiffres

Un rapport du Sénat a permis de dresser un panorama de la prostitution en France. Bien que datant de 2000, ces chiffres sont actuellement les seules données officiellement disponibles.

Pour l`année 1999, environ 5 000 personnes prostituées ont été contrôlées, dont 600 à 700 hommes (principalement des travestis). L`Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) évalue la prostitution de rue au double de ces contrôles, soit 10 000 à 12 000 personnes. A ces chiffres, il convient d`ajouter quelques 3 000 professionellis qui exercent dans les bars à hôtesses ou les salons de massage. A Paris, la population prostitutionnelle est estimée à 6 ou 7 000 personnes.
Des évolutions à confirmer

D`après cet office central, le nombre des personnes prostituées était alors relativement stable mais connaissait plusieurs évolutions :

Les prostituées étrangères étaient aussi nombreuses que les prostituées françaises, alors que ces dernières représentaient 70 % de cette population peu de temps auparavant. Cette évolution s`explique notamment par l`arrivée massive, depuis la chute du mur de Berlin, de prostituées originaires des pays d`Europe centrale et orientale. Dans une moindre mesure, l`OCRTEH évoque des filières africaines en provenance aussi bien du Maghreb que d`Afrique noire ou des filières latino-américaines essentiellement parisiennes et ``spécialisées`` dans les travestis et une prostitution originaire du Sud-Est asiatique très localisée à Paris (notamment dans le quartier chinois) et surtout destinée à une clientèle elle-même asiatique ;

Une multiplication des réseaux étrangers qui ne reculent devant aucune ruse ou violence pour recruter. Selon EUROPOL, la taille des réseaux est variable même si la tendance générale est celle d`organisations comportant jusqu`à vingt personnes, avec toute une chaîne de ``spécialisation`` et une structure de type mafieux ;

La prostitution masculine est en forte augmentation, elle atteignait même 30 % à Paris et dans les grandes agglomérations. Majoritairement française, elle était alors marquée, comme la prostitution féminine, par des arrivées massives en provenance des pays de l`Est. Plus jeunes et moins dépendants de proxénètes, ces hommes ont souvent un ``protecteur`` ou ``entremetteur`` ;

Une diversification de la prostitution qui délaisserait petit à petit le trottoir au profit de formes de prostitution moins ``visibles``, comme les bars à hôtesses et les salons de ``relaxation`` ou de ``massage`` qui recrutent leurs ``clients`` par petites annonces. De plus, les nouvelles technologies comme Internet seraient devenues un vecteur essentiel de promotion en matière d`exploitation sexuelle. Cette dernière tendance s`est depuis très certainement renforcée suite aux lois sur le racolage votée en mars 2003.
Des budgets faramineux

L`argent de la prostitution est très difficile à évaluer. Cependant, le rapport 2000 se risquait alors à quelques estimations. Selon l`OCRTEH, les rentrées annuelles de la prostitution pourraient se situer, pour la France entre 2 et 3 milliards d`euros, dont 70 % reviendraient aux proxénètes.

Toujours d`après l`OCRTEH, chaque prostituée serait censée rapporter dans ces réseaux entre 300 et 800 euros par jour à son proxénète et environ 50 euros seulement lui seraient laissés pour ses besoins personnels. Un réseau pouvant contrôler une douzaine de femmes, un proxénète pourrait gagner jusqu`à près de 9 000 euros par jour...

L`argent repart la plupart du temps dans les pays d`origine où il permet notamment aux proxénètes des pays de l`Est d`acquérir un statut social. Il sert aussi à entretenir sur place les réseaux nécessaires à l`alimentation des filières.

Depuis mars 2003, la loi prévoit pour un délit de racolage deux mois de prison et 3 750 euros d`amende. La loi prévoit également un système de donnant-donnant : les prostituées livrant l`identité de leur proxénète ne seraient pas poursuivies et pourraient obtenir des papiers (titre de séjour provisoire et permis de travail). Cette technique aurait permis de démanteler plusieurs réseaux.
 
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