Et un autre...
http://www.cyberpresse.ca/article/20070719/CPACTUALITES/707190582/-1/CPACTUALITES
Le jeudi 19 juil 2007
Danseuses ou prostituées?
Hugo Meunier
En légalisant la danse contact, la Cour suprême du Canada a-t-elle ouvert la voie aux bordels? Prostitution et déhanchements lascifs sont aujourd`hui indissociables dans bien des bars du Québec. À tel point que les fameuses danses à 10$ sont devenues rares. Pour moins de 20$, presque personne ne danse. Et c`est sans compter les extras, pour des services sexuels autrement plus osés.
«Non, il n`y a pas de danses le jour», lance la barmaid en montrant la scène déserte d`un bar d`effeuilleuses de Saint-Eustache.
Un vendredi comme un autre au Figaro, en début d`après-midi. Trois danseuses s`occupent des quelques clients de passage, le temps d`une bière ou deux, mais surtout d`une visite dans les isoloirs cordés à l`arrière. Parce qu`à l`exception des cabines, il n`y a pas grand-chose à faire.
Sortie de l`une d`elles au bras d`un client, Mona revient au bar. Vêtue d`un costume blanc moulant, l`effeuilleuse de 37 ans raconte qu`elle travaille aussi comme infirmière dans un hôpital de Montréal. Elle dit arrondir ses fins de mois avec son emploi de «danseuse». Un deuxième travail très payant, avoue-t-elle. Après avoir causé durant une quinzaine de minutes, Mona propose d`aller faire un tour dans un des isoloirs. «On pourrait se coller un peu», dit-elle.
Une fois dans l`isoloir, Mona recouvre l`entrée d`un drap noir. Les seins nus, elle commence à se déhancher. Interrogée au sujet des prix, la danseuse répond «ça dépend» avant d`en sortir tout un éventail. Masturbation: 60$. Fellation: 100$. Relation complète: 160$... La pancarte géante qui trône au-dessus des isoloirs et sur laquelle on peut lire «danse contact straight 10$» semble purement décorative. Et ceux qui n`en demandent pas plus auront droit au visage dépité de leur hôtesse.
En cours de séance, le téléphone de Mona sonne. Elle regarde qui a appelé, et reprend sa danse. À la fin de la chanson, elle se rhabille machinalement. En sortant de l`isoloir, elle exige 2$ additionnels «pour le portier» et s`engouffre dans les toilettes sans dire un mot.
Un autre client du bar raconte qu`il s`est lui aussi fait proposer des extras. Après l`avoir entraîné dans l`isoloir, Vanessa, pulpeuse blonde d`une vingtaine d`années, débite la même carte de tarifs à 20$, 60$, 100$... «Mais on peut aller plus loin, aussi. Ça te tente-tu?»
Devant le refus du client d`aller au-delà d`une danse, Vanessa insiste. «Y`a rien là. Tu le fais juste une fois. Y`en a qui le font tout le temps.» Avant de sortir, l`effeuilleuse prend soin de se rhabiller «au cas où il y aurait un double dans le bar».
Le Sexpert
Contrairement au Figaro, les danseuses sont nombreuses au Sexpert, aménagé dans un sous-sol d`un boulevard commercial à Fabreville. Une quinzaine de clients sont sur place en milieu d`après-midi, assis au bar ou derrière les appareils de loterie vidéo.
Là non plus, on ne se bouscule pas sur la scène.
Vêtue d`un string et d`un décolleté plongeant, Sophie dit avoir 40 ans et travailler au même endroit depuis deux ans. L`isoloir où sont invités les clients se résume à quatre murets, un tabouret et une banquette en cuir un peu trouée. «Je suis une bécoteuse», confie-t-elle sitôt le rideau tiré. Sans parler d`argent, la Montréalaise se met à se déhancher. À la fin de la chanson, elle propose de continuer pour 20$. Lorsqu`on l`interroge sur les autres services, ses yeux s`illuminent. «Ah, c`est ce que j`attendais!» lance-t-elle, avant d`énumérer les mêmes tarifs qu`au Figaro.
Les parois peu élevées de l`isoloir ne l`effraient pas. «Le soir c`est différent, c`est straight, dit l`effeuilleuse. Mais là, il n`y a que le videur qui passe ici. Et le videur ne dira rien.»
Ce qui est légal et ce qui ne l`est pas
Au début des années 1990, le bar-salon Jean-Pierre, à Joliette, est accusé d`avoir tenu une maison de débauche. Les clients pouvaient, dans un isoloir, toucher les seins, les fesses et les cuisses des danseuses.
> La tenancière, Thérèse Blais-Pelletier, est acquittée en Cour du Québec puis en Cour supérieure, mais déboutée en Cour d`appel.
> Revirement le 13 décembre 1999: la Cour suprême statue, à 3 contre 2, qu`il ne s`agit pas là de gestes indécents. Lorsque les attouchements se limitent aux fesses et aux seins des danseuses, dit-elle, on n`outrepasse pas le seuil de tolérance de la société canadienne.
> Deux ans plus tôt, dans une autre cause concernant la danse contact, la même Cour avait jugé que la société canadienne ne pouvait par contre tolérer «les contacts d`organes génitaux entre danseuses et clients».
> Ce qui apparaît acceptable évolue d`une époque à l`autre. Si des avocats convainquaient un jour les tribunaux que les Canadiens sont prêts à tolérer des gestes plus osés, ces gestes pourraient éventuellement être légalisés.
«Suggestions» en ligne
Pas besoin d`une enquête exhaustive pour obtenir des informations sur la prostitution dans les bars de danseuses. Les internautes qui fréquentent le site Internet
https://merb.cc/vbulletin s`y échangent des informations sur les établissements, les filles, leurs «spécialités» et leurs tarifs.
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Est-ce que ça sent le vinaigre???? Escouade de la moralité?