Les attributs de Julie
Les attributs de Julie
Alain Dubuc
Collaboration spéciale, La Presse
Il faut dire les choses comme elles sont. Si Julie Couillard n'avait fait que du 34A, rien de tout cela ne serait arrivé.
L'événement qui ébranle la Chambre des communes et qui fait jaser dans les chaumières est d'abord et avant tout dans une affaire de gros seins. Sans ses généreux attributs, Maxime Bernier n'aurait sans doute pas été attiré par ce que l'on appelait autrefois une aventurière, il ne l'aurait pas paradée de cette façon au moment de sa prestation de serment, la découverte de son passé trouble n'aurait pas autant titillé les médias, et l'opposition ne ferait pas tant de millage.
Voilà donc la version canadienne de ce qu'on appellerait ailleurs un scandale sexuel. En ce sens qu'il n'a rien de bien scandaleux. La relation entre le ministre et Mme Couillard n'était pas illicite, les risques pour la sécurité nationale associés à un document confidentiel oublié par le ministre chez sa compagne sont parfaitement infimes, sinon inexistants. Ce qui reste, c'est la silhouette de Mme Couillard, et son association aux Hells Angels, qui exercent toujours une certaine fascination. Un mélange explosif qui éveille la curiosité et encourage le voyeurisme.
Bien sûr, à Ottawa, tout le monde se défend bien de vouloir faire des incursions dans la vie privée d'un politicien. L'enjeu de tout le ramdam à la Chambre des communes porte en principe sur la sécurité nationale. Mais si Julie Couillard avait été un pichou, le dossier serait déjà clos. Chaque fois qu'un député prononce le mot sécurité, ce n'est pas l'image d'un document estampillé «top secret» qui vient spontanément à l'esprit, mais bien le décolleté plongeant de Mme Couillard, qu'on nous montre et remontre. (...)