sinon je viens de lire le peu de l'extrait du monde (le reste faut être abonné osti)
L'article complet:
"La future loi sur la prostitution ne devrait pas prévoir d'envoyer les clients de prostituées en prison lors d'une première infraction. Les mesures alternatives aux poursuites seront privilégiées : contraventions, peines d'intérêt général ou encore stages de sensibilisation auprès d'associations d'aide aux prostituées... Une peine de prison pourrait être inscrite dans le code pénal en cas de récidive.
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Telles sont les pistes qui se dessinent pour le futur texte, élaboré par la députée socialiste Maud Olivier en concertation avec le gouvernement. La proposition de loi devrait être déposée sur le bureau de l'Assemblée nationale en juillet, et débattue au Parlement à l'automne.
S'il n'en constituera pas l'unique volet, la pénalisation des clients de prostituées sera le plus polémique. Dès juin 2012, quand la ministre des droits de femmes, Najat Vallaud-Belkacem, avait annoncé sa volonté de "faire disparaître" la prostitution et fait une allusion à la pénalisation des clients de prostituées, les réactions avaient été vives – et le soutien très relatif au sein du gouvernement.
"CONTRAINTE EXERCÉE SUR LE CORPS DES FEMMES"
La pénalisation des clients représente un basculement complet en France. Jusqu'à présent, c'est le racolage (et à travers lui les prostituées) qui était pénalisé. Dans la perspective abolitionniste, la prostitution est une violence dont les prostituées sont victimes de la part des clients.
"C'est une contrainte exercée sur le corps des femmes, une négation de la personne humaine et une exploitation de la misère", défend Mme Olivier. Le délit de racolage sera abrogé, comme le gouvernement s'y est engagé lors de la discussion de la proposition de loi de la sénatrice (EELV) Esther Benbassa, jeudi 28 mars.
Mais quelle peine réserver aux acheteurs de services sexuels ? La Suède, où Maud Olivier se rend lundi 10 juin, a récemment augmenté la peine prévue de 6 mois à 1 an de prison. Mais, dans la pratique, personne n'y a jamais été incarcéré. Les clients pris sur le fait (ou lorsqu'ils s'apprêtaient à commettre le délit) paient une amende adaptée à leur revenu.
Lire l'enquête sur la prostituion en Suède : Passe-passe à la suédoise
En France, en 2011, les députés Guy Geoffroy (UMP) et Danielle Bousquet (PS) avaient imaginé un délit de recours à la prostitution puni de 2 mois de prison et 3 750 euros d'amende, c'est-à-dire exactement de la même peine que le délit de racolage. Leur proposition de loi n'avait pas été soumise au vote. Mais le gouvernement ne souhaite pas aller aussi loin.
DÉBAT DE SOCIÉTÉ PÉRILLEUX
"Les alternatives aux poursuites sont un bon moyen d'avancer et de garder l'idée de l'abolitionnisme, tout en ayant quelque chose de raisonnable et d'acceptable par la société française", dit-on dans l'entourage de Mme Vallaud-Belkacem. Le gouvernement cherche manifestement à calmer le jeu, pour ne pas avoir à affronter un nouveau débat de société périlleux, après celui sur le mariage homosexuel.
Les forces en présence ne sont cependant pas les mêmes : sur la prostitution et l'opportunité de pénaliser les clients, les divisions traversent les partis. Le fait de confier le sujet aux parlementaires témoignait déjà d'une volonté d'éloigner le sujet du gouvernement, afin que la ministre des droits des femmes n'apparaisse pas comme la "ministre de la prostitution". Un travail important avait de plus été mené au Parlement sur ce sujet.
ABOLITION DU DÉLIT DE RACOLAGE
Mme Olivier fait preuve de pragmatisme. "Notre objectif, c'est que cette loi passe, dit-elle. Si tout le monde réagit contre, on n'arrivera pas à se faire entendre." Le texte "pose un interdit" et les sanctions seront "pédagogiques", affirme-t-elle. Le projet de loi comportera, en outre, d'autres mesures : abolition du délit de racolage, donc, mais aussi renforcement de la lutte contre la prostitution par les annonces sur Internet, accompagnement social des personnes prostituées...
Le mouvement abolitionniste du Nid veut croire que les choses ne sont pas encore jouées. "Soit la prostitution est une violence, soit elle ne l'est pas, observe Grégoire Théry, son secrétaire général. On ne peut pas la traiter comme si c'était un dérangement."
Plusieurs parlementaires ont montré leur attachement à des peines plus lourdes. La sénatrice Chantal Jouanno (UDI) et le député Guy Geoffroy (UMP) ont récemment déposé des amendements à l'occasion de plusieurs projets de loi, reprenant la peine de 2 mois de prison et 3 750 euros d'amende en cas de recours à la prostitution."
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À mon ami Martin Dufresne qui est semble être un de mes lecteurs favoris et qui réplique dans un blog hier, je n'ai qu'un message: c'est certain que quand on prend Malarek comme référence dans le domaine, on peut s'attendre à ce que ça nous retombe sur la figure. Tiens, va donc lire ça mon Martin:
http://rightswork.org/wp-content/uploads/2012/09/John-Schools.Lovell.Jordan.7.12.pdf