Déterminismes
Je me relis et ne vois nulle part une attitude fataliste dans ce que j'écris. En fait, je ne dis rien qui appartienne spécifiquement à l'industrie de la prostitution, celle-ci étant une sous-variété d'un ensemble plus vaste de forces déterminantes diverses, les forces du marché et l'attrait du pouvoir étant ceux que j'ai essayé de décrire.
Ce qui ne signifie aucunement que de telles forces fassent de chacun de nous des sujets à tëtes vides (comme dirait B.F. Skinner, le père du behaviourisme). Je ne dis pas cela et remarque que les commentaires de Maude et les tiens me posent comme quelqu'un qui soutiendrait ce genre de thèse.
J'aurais beaucoup de mal à convaincre qui que ce soit qui ne saisisse pas à quel point chacun de nous est fortement assujetti aux forces du marché. Le simple fait d'allumer un téléviseur ou de prendre sa voiture est affaire d'économie. Se prostituer est tout autant affaire d'économie: la jeune escorte qui a fait une bonne paye et qui se paie une sacoche de marque, sait-elle seulement que cet achat lui a été rendu possible parce que la conjoncture économique a renforcé la devise US sur les marchés de change, lequel a généré un flux accru de touristes? Est-elle même consciente, qu'en achetant la dite sacoche, elle s'engageait par le fait même dans une mécanique marchande complexe qui regroupe des acteurs aussi peu probables que le FMI, la Banque Mondiale, les agences de pub européennes, l'élite économique du Sud-Est asiatique et les Bérets Verts américains, pour ne nommer que ceux-là?
De tels mécanismes économiques sous-tendent plusieurs de nos activités autant qu'ils sous-tendent la prostitution. Ceci dit, les mécanismes ne se donnent pas facilement à voir. Que Hobbes et Locke, de même que les niveleurs anglais aient jeté, il y a fort longtemps, les jalons de l'individualisme possessif, lequel est à la source du principe de libre-entreprise, n'est pas quelque chose qu'on entend crier sur tous les toits. Pourtant, la prostitution n'aurait sans doute pas connu l'essor qu'on lui connaît s'il n'en avait pas été de ces penseurs anglais.
L'industrie de la prostitution, si on ne veut parler que des outcalls de Montréal, n'est à peu près rien d'autre qu'un échantillon de capitalisme sauvage, lequel est lui-même fondé sur le principe d'individualisme possessif dont je parlais plus tôt. Or, dans toute société pratiquant le capitalisme sauvage (c'est-à-dire le principe de la libre-entreprise poussé à l'extrême et sans entrave), il y a des "gagnants" (ceux qui s'accaparent de la plus grande partie de la richesse), leurs "servants" (ceux qui, tirant un profit relatif, s'affairent au bon fonctionnement de la discipline de marché) et des "perdants" (les pauvres, les laissés pour compte, ceux qui souffrent).
Suivant la même typonomie des figurants sur la scène capitaliste, l'industrie de la prostitution a aussi ses gagnants, servants et perdants. Les perdants ne sont sûrement pas les proxénètes ni les clients ni même cette catégorie de personnes qui vivotent autour de l'industrie et qui font le plus souvent figure de parasites. Les perdants sont ces nombreuses escortes qui n'avaient pas la maturité ni l'expérience de la vie pour voir certains mécanismes.
Oui, ces escortes s'embarquent par choix, sauf que le choix n'est souvent pas éclairé et que ceux qui en savent beaucoup plus long qu'elles ne se sont vraiment pas forcé pour les éclairer, bien au contraire. L'ignorance - celle des autres - ça peut rapporter gros.
Si je peux me permettre de te le demander, Maude, à quel âge et dans quelles circonstances as-tu commencé à exercer le métier? J'inviterais aussi toutes les escortes et ex escortes qui le souhaiteraient à répondre à ces mêmes questions. T_76 et Maria l'ont fait déjà, qui d'autre? Jessy? (non, décidément, trouvez-moi une job de G.O. dans un Club Med!)
Pas moyen de prendre un peu de répit Non, ça va, je me suis équipé dernièrement d'un panneau à ampérage infini. Jouer du gun sur les boards c'est amusant mais ça fait son temps, bref...stephane2002 said:&*%?% je sens que Ziggy va me pêter une fuse...
Je me relis et ne vois nulle part une attitude fataliste dans ce que j'écris. En fait, je ne dis rien qui appartienne spécifiquement à l'industrie de la prostitution, celle-ci étant une sous-variété d'un ensemble plus vaste de forces déterminantes diverses, les forces du marché et l'attrait du pouvoir étant ceux que j'ai essayé de décrire.
Ce qui ne signifie aucunement que de telles forces fassent de chacun de nous des sujets à tëtes vides (comme dirait B.F. Skinner, le père du behaviourisme). Je ne dis pas cela et remarque que les commentaires de Maude et les tiens me posent comme quelqu'un qui soutiendrait ce genre de thèse.
J'aurais beaucoup de mal à convaincre qui que ce soit qui ne saisisse pas à quel point chacun de nous est fortement assujetti aux forces du marché. Le simple fait d'allumer un téléviseur ou de prendre sa voiture est affaire d'économie. Se prostituer est tout autant affaire d'économie: la jeune escorte qui a fait une bonne paye et qui se paie une sacoche de marque, sait-elle seulement que cet achat lui a été rendu possible parce que la conjoncture économique a renforcé la devise US sur les marchés de change, lequel a généré un flux accru de touristes? Est-elle même consciente, qu'en achetant la dite sacoche, elle s'engageait par le fait même dans une mécanique marchande complexe qui regroupe des acteurs aussi peu probables que le FMI, la Banque Mondiale, les agences de pub européennes, l'élite économique du Sud-Est asiatique et les Bérets Verts américains, pour ne nommer que ceux-là?
De tels mécanismes économiques sous-tendent plusieurs de nos activités autant qu'ils sous-tendent la prostitution. Ceci dit, les mécanismes ne se donnent pas facilement à voir. Que Hobbes et Locke, de même que les niveleurs anglais aient jeté, il y a fort longtemps, les jalons de l'individualisme possessif, lequel est à la source du principe de libre-entreprise, n'est pas quelque chose qu'on entend crier sur tous les toits. Pourtant, la prostitution n'aurait sans doute pas connu l'essor qu'on lui connaît s'il n'en avait pas été de ces penseurs anglais.
L'industrie de la prostitution, si on ne veut parler que des outcalls de Montréal, n'est à peu près rien d'autre qu'un échantillon de capitalisme sauvage, lequel est lui-même fondé sur le principe d'individualisme possessif dont je parlais plus tôt. Or, dans toute société pratiquant le capitalisme sauvage (c'est-à-dire le principe de la libre-entreprise poussé à l'extrême et sans entrave), il y a des "gagnants" (ceux qui s'accaparent de la plus grande partie de la richesse), leurs "servants" (ceux qui, tirant un profit relatif, s'affairent au bon fonctionnement de la discipline de marché) et des "perdants" (les pauvres, les laissés pour compte, ceux qui souffrent).
Suivant la même typonomie des figurants sur la scène capitaliste, l'industrie de la prostitution a aussi ses gagnants, servants et perdants. Les perdants ne sont sûrement pas les proxénètes ni les clients ni même cette catégorie de personnes qui vivotent autour de l'industrie et qui font le plus souvent figure de parasites. Les perdants sont ces nombreuses escortes qui n'avaient pas la maturité ni l'expérience de la vie pour voir certains mécanismes.
Oui, ces escortes s'embarquent par choix, sauf que le choix n'est souvent pas éclairé et que ceux qui en savent beaucoup plus long qu'elles ne se sont vraiment pas forcé pour les éclairer, bien au contraire. L'ignorance - celle des autres - ça peut rapporter gros.
Et les proxénètes ont ce talent qui leur permette de reconnaître les plus faibles.Elizabeth said:Maude, oui, on choisit le chemin qu'on emprunte...
Mais ça ne veut pas dire que ce choix est éclairé. Les gens ont différentes capacités et on reçu différentes éducations.
Une personne qui a une faible estime d'elle-même et/ou très peu d'expérience de vie et/ou une santé mentale précaire et/ou des capacités intellectuelles relativement limitées aura plus de difficultés à prendre des décisions bénéfiques pour elle...
Mais si on est aveugle et qu'on nous ait annoncé que prendre le chemin à gauche nous mènera à la terre promise alors qu'il nous a amené en fait à un précipice, alors - oui - on aura choisi de tomber dans le précipice et on ne manquera pas de s'en mordre les pouces. Sauf que, quelque part, quelqu'un qui savait nous aura menti et poussé à notre mort... On a fait le mauvais choix sauf qu'un mal intentionné, qui lui savait que j'aurais dû prendre le chemin de droite, a tout fait pour m'induire en erreur. Encore une fois, le problème n'en est pas un de choix mais bien d'éthique.iMaude said:Je parle de la vie... pas juste ce milieu... qu'est ce qui fait qu'on emprunte des chemins qui nous mène là? Qui a t'on décidé de suivre et de faire confiance. On choisi quand même de tourner à gauche ou à droite non?
Si je peux me permettre de te le demander, Maude, à quel âge et dans quelles circonstances as-tu commencé à exercer le métier? J'inviterais aussi toutes les escortes et ex escortes qui le souhaiteraient à répondre à ces mêmes questions. T_76 et Maria l'ont fait déjà, qui d'autre? Jessy? (non, décidément, trouvez-moi une job de G.O. dans un Club Med!)
"Debutantes" ou "Dirty Debutantes"...traveller_76 said:d'autres filles de mon âge se faire vendre au téléphone avec le même code secret
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